Audition du ministre de l’intérieur
En tant que commissaire aux lois constitutionnelles, de la législation et de l’administration générale de la République, j’ai pu interroger le ministre de l’intérieur sur les émeutes du 16 mars sur les Champs Elysées.
Je rappelle l’excellence professionnelle des policiers et gendarmes des forces de maintien de l’ordre et émets donc des doutes sérieux sur la pertinence des instructions ministérielles données !
Monsieur le Ministre,
Avant d’être élu Maire de ma ville, j’étais colonel de gendarmerie et j’ai servi à plusieurs reprises comme commandant de groupement opérationnel de maintien de l’ordre à Paris.
Qu’il me soit permis de vous indiquer que nos forces de maintien de l’ordre, CRS ou EGM, ont un très haut niveau technique. Leur savoir-faire et leur doctrine d’emploi sont connus et reconnus dans le monde entier. Le centre de formation de la gendarmerie mobile, implanté à St-Astier en Dordogne, est une référence internationale.
D’ailleurs, ces forces spécialisées vous ont prouvé, samedi dernier, qu’elles étaient en mesure de contenir les débordements à Paris et en province comme elles ont su le faire tant de fois par le passé.
Dès lors, je ne parviens pas à m’expliquer cet état insurrectionnel sur les Champs Elysées le samedi 16 mars. De plus, je suis intimement convaincu que si les unités ne sont pas intervenues alors qu’elles assistaient à des dégradations graves, c’est qu’elles en avaient reçu l’ordre expresse.
Monsieur le Ministre, j’ai bien compris que vous en avez rejeté la responsabilité sur le préfet de police. Au demeurant, je ne peux pas, en tant que spécialiste du maintien de l’ordre, m’empêcher d’émettre un doute profond sur la version des faits que vous avez donné au Sénat. Aussi je vous repose des interrogations essentielles : 1/ quelles sont les instructions que vous avez données personnellement pour la journée du 16 sachant que les renseignements sur cette manifestation étaient alarmants ; 2/ sous quelle forme étaient ces instructions.