Jean-Louis MASSON : «La filière horticole est un pôle d’excellence»

HYERES : Le 14 décembre, à l’initiative de Jean-Louis Masson, député LR du Var, un groupe d’élus nationaux, régionaux et locaux, issus du parti Les Républicains (LR), avec à leur tête Christian Jacob, président du groupe LR à l’Assemblée Nationale, est allé à la rencontre des acteurs du marché aux fleurs de Hyères.

 

 

Après une longue visite matinale des installations et une présentation détaillée par Michel Gueirard, président du Conseil d’administration et directeur général de la structure, il a été rappelé aux élus que la SICA MAF est le premier lieu de mise en marché de fleurs coupées en France, le 4ème Européen, ainsi qu’une plaque tournante pour le Sud de la France et de l’Europe.

«Ainsi, un peu plus de 400 producteurs confient la commercialisation de leurs produits à la SICA MAF. Implantée au cœur de la zone de production, 80% du chiffre d’affaires est fourni par des exploitations implantées dans un rayon de 25 km», a précisé le DG.

DSC00033

 

Il a ajouté, confiant en l’avenir : «La SICA MAF a développé un projet européen. L’Europe n’est pas fermée à l’agriculture. Nous sommes un acteur territorial qui souhaite se développer. On compte beaucoup sur la partie régionale car il faut une vraie politique régionale et relancer l’installation de producteurs. Nous avons des atouts, à nous de les faire valoir».

FAIRE REMONTER DES INFORMATIONS A PARIS

Pour Jean-Louis Masson, cette visite n’avait pas pour objectif de servir de longs discours : «Nous sommes là pour faire remonter des informations du territoire. Nous avons créé, au sein de LR, une mission parlementaire qui se déplace partout en France pour se rendre compte d’un certain nombre difficultés, vécues par les territoires ruraux. Et, savoir comment les directives européennes s’appliquent sur le territoire. Nous sommes là pour vous écouter et être réactifs par rapport à de futurs dispositifs législatifs».

DSC00074

DSC00115

De son côté, Christian Jacob, le président du groupe LR à l’Assemblée Nationale, a resitué le contexte de son déplacement à Hyères : «Nous avons perdu les élections présentielles et législatives. Cette période d’opposition sert à remettre à plat nos idées et notre programme. D’où notre tour de France, au rythme d’un déplacement par mois, dans les territoires ruraux, lesquels se sentent oubliés, voire ignorés ou pas pris en compte. Tout cela suscite des votes aux extrêmes».

Pour les élus du parti LR, l’objectif est clair : se remettre en cause. «Si nous avons été battu, c’est que les Français ont considéré que nous n’étions pas bons», concède, sans ambages, Christian Jacob.

L’ENNEMI, C’EST L’EUROPE !

DSC00145

Ce qui a ressorti des débats, c’est que l’ennemi, ce n’est pas la finance mais c’est l’Europe, pour paraphraser l’ancien président de la République. La filière souffre énormément d’une distorsion de concurrence en Europe. Mais, l’administration et la réglementation françaises ne sont pas exemptes de reproches.

Christian Jacob a reconnu que « toutes les lois de simplification administrative s’était soldée par une complexification de la loi » !

Bref, un résultat inverse à celui qui était recherché.

Selon lui, «la règle devrait être simple : qu’aucune loi nationale ne soit supérieure à la norme européenne. Mais en France, nous vivons le syndrome de laver plus blanc que blanc ! Et, on arrive à quelques chose d’invraisemblable ! Cela vaut pour de nombreux sujets comme la recherche».

Sur les OGM, le parlementaire, ancien président de la FNSEA, le syndicat agricole, il est favorable à la recherche sur les OGM.

«La France, avant, était le leader mondial de la recherche agricole. S’interdire la recherche, c’est catastrophique», regrette l’élu de Seine-et-Marne !

Il souhaite également qu’en matière de développement durable, la politique repose sur un trépied : la rentabilité économique, le progrès social et le respect de l’environnement.

De son côté Jean-Louis Masson a rappelé l’excellence de la filière horticole dans le Var : «Les fleurs coupées représentent un pôle d’excellence».

Enfin, Jean-Pierre Giran, ancien député et maire d’Hyères, a souligné l’importance de la filière horticole dans le bassin hyérois : «La loi unique pour tous, c’est compliquée. Il faut pouvoir infléchir le contenu des lois pour qu’elles puissent s’appliquer sur les territoires. Il faut savoir adapter les réglementations (loi SRU, loi Littoral, horticulture) et savoir prendre en compte les particularités parce qu’ici à Hyères, l’horticulture fait partie de nos gènes. Il faut prendre en compte la préservation des paysages».

DSC00167

FLEURON ECONOMIQUE DU VAR

Selon Alain Baccino, président de la Chambre d’Agriculture du Var : «Nous avons longuement réfléchi au projet de l’horticulture varoise. Tout cela est en discussion. Mais, à mes yeux, cela relève du débat national car il faut des évolutions au niveau des lois».

Il a complété son argumentation en précisant : «C’est un projet territorial car le Var est 1er département de la fleur coupée en France. L’horticulture, bien structurée dans notre département, reste un fleuron économique avec des moyens adaptés . On espère que les choses vont avancer car nous sommes, aujourd’hui, dans un marché mondial. Nous disposons d’un savoir-faire extraordinaire et on a besoin que ce projet aboutisse».

Puis, Pascal Portella, producteur de roses au Pradet, a présenté la filière horticole régionale : «Annuellement, elle réalise 176 millions d’€ de chiffre d’affaires dont 120 millions d’€ pour le seul département du Var. Mais, en 2016, la France affichait un déséquilibre de près de 850 millions d’€».

A Hyères (40% de la fleur coupée produite en France), 300 acheteurs, grossistes, expéditeurs et fleuristes viennent s’approvisionner au marché aux fleurs, cinq jours par semaine, distribuant sur l’ensemble du territoire les quelque 100 millions de tiges commercialisées par an. Les relations très étroites entretenues avec le groupement de producteurs reconnu PHILAFLOR et l’association Grappe d’entreprises Hyères Hortipole, confèrent à ces structures une excellente implantation dans le milieu.
La filière dispose d’un label qualité (HORTISUD) depuis 1999 et le label Fleurs de France. En effet, les professionnels de l’horticulture française souhaitaient, depuis de nombreuses années, valoriser leur travail et promouvoir les produits français.
C’est en février 2014, lors de sa visite en soutien aux horticulteurs victimes des inondations dans le Var, que le Ministre Sébastien Le Foll a annoncé sa volonté de créer un label Fleurs de France. «Les Fleurs de France méritent d’être valorisées auprès des consommateurs français. Les professionnels Doivent s’organiser pour inverser la tendance actuelle qui nous conduit à importer 85% des produits horticoles consommés en France», avait-il déclaré lors de sa venue à Hyères. Ainsi, le label Fleurs de France a vu le jour en février 2015.

«Les bénéficiaires sont des personnes développant une activité de production, de distribution ou de commercialisation dans le secteur de l’horticulture ornementale en France métropolitaine. On distingue différents types d’opérateurs devant répondre à des critères précis et à un véritable engagement afin de bénéficier du droit à utiliser le marquage de ce label», expliquait Pascal Portella.

Aujourd’hui, la préoccupation de chacun est autant dans le soutien aux hommes et femmes qui vivent du métier d’horticulteur, créent de l’emploi dans des conditions respectables et respectueuses, en conservant les paysages et l’environnement de leurs concitoyens, que dans le plaisir de s’offrir un produit de qualité porteur de ces valeurs.

DSC00122

 

EUROPE ET CONCURRENCE DELOYALE

Pour Jean-Claude Véga, président de PHILAFLOR :«Notre but n’est pas de demander l’autorisation de nombreux produits phytosanitaires. La tendance étant à la diminution du nombre de substances actives, du fait de leur toxicité, nous ne souhaitons pas nous opposer à cette démarche. Ce que nous souhaitons, c’est simplement que les fleurs, qui entrent en France, soient produites avec des contraintes phytosanitaires identiques aux nôtres, et qu’elles ne contiennent pas de résidus de produits interdits dans notre pays, ce qui représente une concurrence déloyale».

Bref, pour le représentant de PHILAFLOR : «Il faut soutenir la recherche et le développement des méthodes ou de produits de substitution, aider à la transition pour les horticulteurs, faciliter l’homologation de produits déjà reconnus et utilisés par des États membres de l’Union Européenne. Il faut également contrôler l’entrée des produits en France ».

DSC00175

Pour conclure Max Bauer, président de la Coordination rurale Var et PACA, 4ème vice-président de la Coordination Rurale au niveau national, a prévenu des dangers de la bactérie Xylella fastidiosa : «Selon un communiqué du Ministre de l’Agriculture, le laboratoire de santé du végétal (LSV) de l’ANSES, laboratoire national de référence, en partenariat avec l’INRA d’Angers a procédé, avec une méthode d’analyse permettant une identification complémentaire de la sous espèce de la bactérie, à des analyses des reliquats des échantillons positifs ayant abouti à une détection de la bactérie Xyllela Fastidiosa en 2015».

Selon le ministère de l’Agriculture : «Les résultats de ces analyses ont confirmé en très grande majorité les résultats initiaux du LSV, à savoir la présence de la sous-espèce multiplex de la bactérie. Quelques résultats obtenus par l’INRA orientent vers la présence d’autres sous-espèces en recombinaison ou seules. Ainsi, la sous-espèce pauca est identifiée dans un des foyers détectés, à Menton dans les Alpes-Maritimes. A ce stade, rien ne permet de conclure que la bactérie identifiée est identique à celle qui sévit sur les oliviers de la région des Pouilles (Italie). Il est important de noter que tous les prélèvements et inspections effectués cette année autour du foyer de Menton ont donné des résultats négatifs».

DSC00182

La Direction Générale de l’Alimentation du Ministère de l’agriculture a informé, jeudi 16 septembre, les membres du Conseil national d’orientation de la politique sanitaire animale et végétale (CNOPSAV) des travaux conduits par l’INRA et le LSV, qui visent à mieux connaître la variabilité génétique des bactéries Xylella fastidiosa détectées en France. Une discussion a également eu lieu avec la Commission européenne et l’ensemble des États membres lors du Comité d’experts qui s’est réuni à Bruxelles le 27 septembre. La France a proposé d’approfondir les travaux entre les différents laboratoires européens de façon à élaborer des méthodes analytiques harmonisées au niveau européen.

Max Bauer a insisté : «Depuis la confirmation du premier foyer de Xylella le 22 juillet 2015 sur des plants de Polygale à feuilles de myrte en Corse du Sud, une stratégie d’éradication et de surveillance a été mise en place sur tout le territoire français. Ainsi, ce sont plus de 12 000 prélèvements qui ont été réalisés et analysés, pour aboutir à la détection de 302 foyers au total en Corse, dans le Var et dans les Alpes-Maritimes».

DSC00188

Enfin, le président de la Coordination Rurale Var et PACA propose d’utiliser les produits du maraîchage en horticulture pour éviter le recours aux produits chimiques :«C’est une démarche pragmatique et de bon sens qui pourrait redonner de l’oxygène à l’horticulture. A nos yeux, la feuille de route va dans le bon sens. Il reste à régler la question de l’harmonisation des réglementations en Europe. Sinon, on ne pourra pas s’en sortir. Et, je dénonce la prise en charge par l’administration de la communication en ce qui concerne la bactérie car il ne faut pas dramatiser la situation, ce qui pourrait nuire grandement à la filière».

Nous avons noté notamment la présence de :

Christian Jacob, président du groupe LR à l’Assemblée Nationale,

Jean-Louis Masson, député du Var,

Edith Audibert, député suppléante de Jean-Louis Masson,

Jean-Pierre Giran, maire de Hyères

Francis Roux, premier adjoint au maire de Hyères,

Jean-Claude Charlois, maire de La Garde,

Christian Simon, conseiller régional, maire de La Crau,

Alain Dumontet, conseiller départemental,

Hervé Stassinos, maire du Pradet,

Robert Masson, maire de Carqueiranne,

Gérard Aubert, maire adjoint de La Londe-les-Maures,

Alain Baccino, président de la Chambre d’Agriculture du Var,

Max Bauer, président de la Coordination Rurale du Var et de PACA,

Jean-Pierre Émeric, maire adjoint de La Crau.

 Propos recueillis par Gilles CARVOYEUR (PRESSE AGENCE – LA GAZETTE du VAR)

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *